Lorsqu’on parle de l’attitude au travail, on entend souvent parler de productivité, de professionnalisme et d’engagement. Cependant, est-il possible d’être licencié pour manque de « fun » ? C’est la question qui se pose suite à une affaire survenue en 2015.
Peut-on réellement être licencié pour manque de «fun» ?
Le cas en question concerne un salarié qui a été licencié de son entreprise pour « insuffisance professionnelle » et pour ne pas avoir été « fun au travail ». Son employeur lui reprochait notamment de ne pas participer aux « pots » hebdomadaires de l’entreprise. Cette décision de licenciement a été contestée par le salarié qui a décidé de porter l’affaire devant la justice.
Suite à son recours, le salarié a obtenu gain de cause et a été indemnisé à hauteur de 496 200 euros. De plus, il a également été réintégré dans son poste. C’est la Cour d’appel de Paris qui a rendu cette décision le 30 janvier dernier.
Pour comprendre les raisons pour lesquelles ce licenciement a été jugé « nul », Maître Alexandre Fraval, avocat en droit du travail, explique que la liberté d’expression est une liberté fondamentale reconnue par la Cour de cassation. Selon lui, sauf abus, le salarié a le droit d’exprimer ses opinions, que ce soit au sein de l’entreprise ou en dehors de celle-ci.
Dans cette affaire, le refus du salarié d’adhérer à la politique « fun and pro » de l’entreprise a été considéré comme relevant de sa liberté d’expression. En effet, cette politique encourageait des excès, notamment en termes de consommation d’alcool lors des pots et séminaires organisés par l’entreprise.
Ainsi, la Cour de cassation a estimé que le licenciement du salarié était nul, car ce dernier n’a pas abusé de sa liberté d’expression. Par conséquent, il est important de souligner que l’attitude au travail ne doit pas uniquement se résumer à la productivité et au professionnalisme, mais également à la liberté d’expression et à la possibilité pour chaque salarié d’être lui-même.
Il est essentiel de favoriser un environnement de travail où les salariés se sentent libres d’exprimer leurs opinions et de ne pas les sanctionner pour des raisons liées au manque de « fun ». En effet, la diversité des personnalités et des attitudes contribue à la richesse et à la créativité au sein des entreprises.
En conclusion, cette affaire souligne l’importance de l’attitude au travail et met en lumière la question de la liberté d’expression des salariés. Il est primordial de comprendre que l’attitude au travail ne doit pas être considérée seulement du point de vue de la productivité, mais aussi du respect des droits fondamentaux des salariés.